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Sur ordre de Pharaon, il était censé être mort dès sa naissance. Mais par une brillante astuce de sa mère et de sa sœur, il survit. Même si on ne trouve pas son nom dans les documents égyptiens, très peu de personnes sont aussi importantes que Moïse dans la tradition judéo-chrétienne. Moïse est en effet celui que Dieu a choisi et chargé de la mission de délivrer son peuple de l’esclavage de l’Égypte et de le conduire vers la Terre promise. Pourtant, Moïse est bien ce prince devenu gardien de troupeau. Il est bien cet étranger devenu le libérateur du peuple de Dieu en Égypte. L’histoire de Moïse est l’une des plus énigmatiques pour l’historien. Sa vie a été soumise à des interprétations diverses, des analyses diverses, que ce soit du point de vue de l’archéologie, de l’histoire et de la théologie. Dans ce mini-dossier, nous faisons la lumière sur la vie et l’histoire de ce leader qui aurait vécu plus de 3 500 ans et dont l’histoire constitue le fondement du judaïsme.
Racontée dans les livres d’Exode, de Lévitiques, de Nombres et de Deutéronome, la vie de Moïse est une véritable saga. Tissée autour de la délivrance, de commandements divins et d’étranges miracles, sa vie commence en Égypte, à un moment où le peuple hébreu, descendant de Jacob, descendant d’Abraham, est esclave.
Sentant la menace de la forte croissance de leur nombre, le Pharaon décréta que l’on tue tous les nouveau-nés des Hébreux, s’ils sont mâles. L’enfant Moïse naît dans ce contexte et échappe de justice à la mort. En effet, Jokébed, sa mère, mue par cette foi qu’engendra l’amour maternel, posa son bébé dans un panier recouvert de bitume qu’elle déposa sur le Nil.
Le panier contenant l’enfant bébé est retrouvé par la fille du Pharaon qui ne pouvait pas résister à l’émotion du moment. La jeune fille décida d’adopter ce bébé égyptien et lui donna le nom qu’on lui connaît encore aujourd’hui : Moïse. La signification de ce nom ? Sauvé des eaux. Ainsi commence l’histoire de l’homme qui deviendra quelques décennies plus tard l’ennemi premier de l’Égypte.
La jeunesse de Moïse est celle d’un prince, puisqu’il vivait dans la cour royale. Mais le prince adopté continue à sentir couler en lui le sang hébreu. Témoin d’une scène de violence d’un Égyptien sur un Hébreu, il se jeta sur l’Égyptien et lui arracha la vie, s’arrangeant pour dissimuler son corps. Très vite, l’affaire est connue et Moïse doit s’enfuir pour ne pas subir des représailles. C’est à Midian qu’il se rend, une région du nord-ouest de l’Arabie.
C’est la terre de Midian qui lui donna sa femme, qui n’est rien d’autre que la fille de ce prêtre de Midian qui a hébergé Moïse. À Midian, Moïse devient berger. Il doit faire paître les troupeaux de son beau- père Jethro sur le mont Horeb. Pendant quarante ans, ce sera sa fonction. Il ignorait que c’était une période de préparation spirituelle pour une mission que Dieu allait lui confier.
Moïse le berger vaquait à ses occupations quotidiennes comme toujours. Un jour, alors qu’il se rend à Horeb, il fait une expérience très inhabituelle. Il se trouva face à face avec un buisson ardent qui brûlait sans se consumer. Moïse est captivé. Il entendit Jéhovah lui parler au travers du buisson, lui révélant la mission dont il devait se charger.
Moïse était chargé de libérer les israélites de l’esclavage égyptien et les conduire vers une terre promise que Dieu lui montrerait. La terre promise, c’est un pays où coulent le lait et le miel. Moïse d’abord hésitant et se réfugiant derrière une prétendue inaptitude à accomplir cette mission, se fit rassurer par Dieu. Il allait être assisté par Aaron, son frère. Celui-ci serait son porte-parole. Moïseaccepte la mission et retourne en Égypte avec Pharaon. Ainsi commence une nouvelle aventure dans la vie de Moïse, qui devient le plus grand des prophètes de l’Ancien Testament.
En Égypte, Moïse demande au Pharaon de laisser partir les Hébreux afin qu’ils aillent servir Dieu. Comme on peut s’en douter, le Pharaon s’opposa à cette audacieuse demande. Pour lui forcer la main, Dieu infligea une série de dix plaies au pays du Pharaon qui ont servi à démontrer la puissance divine. D’abord, il a transformé l’eau du Nil en sang. Ensuite, il a envoyé une armée de grenouilles, de poux, de mouches. Il a aussi envoyé la peste du bétail, les ulcères, la grêle, les sauterelles, les ténèbres.
La dernière plaie qui a brisé la résistance et l’intransigeance de Pharaon, c’est bien la mort des premiers-nés d’Égypte. Après celle-ci, Pharaon lâcha prise et accorda aux israélites l’autorisation de s’en aller. C’est un événement historique qui est célébré chaque année lors de la Pâque juive pour commémorer la délivrance du peuple hébreu de l’esclavage en Égypte.
Ayant reçu l’inattendue autorisation du Pharaon, les israélites sortirent de l’Égypte avec précipitation. Cette sortie d’Égypte consacrait une alliance qui est célébrée jusqu’à ce jour dans la tradition judéo- chrétienne. Après un certain temps, le Pharaon se ravisa et les poursuivit avec ses troupes et les rattrapa à la mer rouge. Les israélites arrivés devant la mer rouge étaient ainsi cernés par-derrière par l’armée du pharaon.
Sur instruction de Dieu, Moïse étendit son bâton de berger sur les eaux de la mer qui se séparèrent, permettant aux israélites de traverser à sec. Après le passage des Égyptiens, les mêmes eaux se refermèrent sur l’armée du Pharaon, marquant ainsi la fin de leur chemin. Tous moururent, engloutis, un miracle qui reste à ce jour l’un des plus puissants prodiges que Dieu a réalisés par l’entremise de Moïse. Dans les sermons, cet événement est souvent mentionné comme l’un des plus grands actes de délivrance divine.
Au sortir de la mer Rouge, les israélites, peuples élus de Dieu, firent un arrêt au pied du mont Sinaï. Pendant quarante jours et quarante nuits, Moïse sera sur ce montage afin de recevoir les dix commandements de Dieu et une batterie de lois et de directives censés organiser la vie socioreligieuse et régir les questions morales et civiques des israélites, qui désormais, forment une nation à part entière. Ces dix commandements deviendront le fondement de la loi mosaïque et celui de la foi judéo-chrétienne.
Malheureusement, Moïse était encore sur le mont Sinaï quand l’inquiétude et l’impatience des israélites qui ne savaient pas quand retournerait Moïse, s’est fait faire un dieu. Aaron était celui qui fabriqua le dieu qui était un veau d’or. L’idolâtrie fit ainsi son entrée dans le camp d’Israël. Moïse s’enflamma en voyant l’odieux spectacle pendant qu’il descendait de la montagne.
Dans un moment de colère, il brisa les Tables de la loi que Dieu lui avait remises. Il retourna sur le mont Sinaï pour observer une deuxième période de 40 jours afin d’implorer la miséricorde de Dieu au profit de ce peuple qui l’a trahi en péchant contre lui. Dieu leur fit miséricorde et renouvela son alliance avec le peuple d’Israël. De nouvelles tables de loi sont gravées en remplacement de celles que Moïse a brisées dans un accès de colère.
Si Moïse passe 40 jours sur le mont Sinaï pour recevoir les lois divines, le peuple d’Israël passera 40 ans dans le désert avant d’atteindre la Terre promise. Ce fut une très longue traversée, leur trajet étant marqué par des séries d’épreuves, des actes de rébellion et des murmures. Le leader de ce peuple,Moïse, dut aussi faire face à de grandes difficultés en essayant de conduire son peuple qui exigeait qu’il leur trouve une solution pour étancher leur soif et calmer leur faim. Il y eut même dans le rang du peuple des complots contre Moïse. Il a fallu beaucoup d'efforts pour conserver la foi et les amener à rester obéissants à Dieu. Le libérateur des israélites devait continuer à guider ce peuple, à leur enseigner les lois divines et à préparer la prochaine génération qui devait entrer dans la Terre promise.
Le voyage de Moïse s’arrêta dans le désert. Malgré ses supplications, il n’a pas pu entrer dans la terre promise. Cette sentence lui a été infligée parce qu’il s’est rendu coupable d’une désobéissance. Dieu lui avait demandé de parler au rocher afin qu’il leur donne ses eaux. Moïse, sous la pression du peuple, frappa le rocher deux fois, attirant sur lui la sentence de l’Éternel.
Sa punition, c'est qu’il ne pourra pas entrer en Canaan, la terre promise. Il pouvait seulement la voir de loin. Moïse meurt à 120 ans sur le mont Nébo sur lequel il a pu voir Canaan de loin. Selon la bible, c’est Dieu lui-même qui l’enterra dans une vallée en Moab. Personne ne connaît son tombeau jusqu’à ce jour.
Si les textes bibliques sont très convaincants en ce qui concerne l’histoire de Moïse, comme ils le sont sur les histoires d’autres figures bibliques, les perspectives historiques et archéologiques soumettent ces histoires à débat. En effet, les histoires bibliques sont considérées non seulement comme des textes littéraires et théologiques, mais aussi comme des textes historiques.
Ces récits, pour bénéficier du sceau de la crédibilité absolu, doivent donc être soutenus par des preuves archéologiques. Or, beaucoup de controverses ont été soulevées autour des preuves archéologiques liées à l’exode des Hébreux et les décennies qu’ils ont passées dans le désert. D’après certains chercheurs, l’histoire de Moïse trouve son origine dans les vieilles traditions orales qui, avec le temps, ont été embellies.
En fait, plusieurs égyptologues et historiens ont pris sur eux la responsabilité de rechercher des preuves de l’existence d’éventuelles corrélations entre les archives égyptiennes et les récits bibliques. Certains parmi eux ont indiqué que Moïse pourrait avoir vécu à une période de crise ou de transition en Égypte autour des années 1550 et 1070 avant Jésus-Christ. Ils ont également noté que les dix plaies d’Égypte pourraient être des catastrophes naturelles qui sont survenues au cours de cette période.
Toutefois, les perspectives spirituelles et théologiques relatives à la figure de Moïse sont totalement différentes de ce que suggèrent les débats historiques et archéologiques. En effet, pour les juifs, Moïse n’est pas un personnage historique.
Sa figure porte une signification théologique et spirituelle très forte. Selon les juifs, il est le médiateur de l’alliance conclu entre Dieu et le peuple d’Israël. Les juifs le considèrent comme le plus grand prophète et lui attribuent le rédacteur des cinq premiers livres de la bible (Ancien Testament), appelés le Pentateuque.
Dans la tradition chrétienne, Moïse est plus qu’un simple prophète. On établit une symétrie entre lui et le christ en le considérant comme le précurseur de Jésus-Christ. Cette symbolique se retrouve même dans des bijoux chrétiens, qui incarnent cette connexion spirituelle à travers des représentations de Moïse ou d'autres symboles bibliques. Il faut rappeler que même chez les musulmans, le nom de Moïse revient très fréquemment. Appelé « Moussa », il est considéré comme un prophète majeur, et un modèle de foi et de persévérance pour le croyant qui souhaite marcher avec Dieu.
Il faut aussi préciser que la bible reconnaît Moïse comme étant l’homme le plus humble de la terre à son époque. Il a laissé un très riche héritage au peuple juif et chrétien. On se rappellera surtout cecantique qu’il a laissé dans le livre de Deutéronome 32, en guise d’adieux, et qu’il a enseigné au peuple d’Israël dans ses derniers jours.
Moïse laissera derrière lui, un peuple constitué en majorité de personnes qui n’ont pas vu les plaies et les miracles par lesquels Dieu a libéré son peuple d’Égypte. Il leur laisse ce cantique qui leur permettra de perpétuer la mémoire des événements qu’ils n’ont pas vécus, mais qui devront former le fondement de leur foi et alimenter leur attachement à l’alliance que Dieu a conclue avec leurs pères.
On apprend plus tard dans le Nouveau Testament qu’après la mort de Moïse, le diable a disputé son corps avec l’ange Michel. Ainsi donc se présente l’histoire de Moïse, un préfigurateur de la nouvelle alliance que Jésus-Christ est venu mettre en œuvre plus tar
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