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Quelles sont les différences entre église catholique et orthodoxe ?
23-11-2024

Quelles sont les différences entre église catholique et orthodoxe ?

8 minutes de lecture

Les Églises orthodoxe et catholique, bien qu'étant toutes deux des branches du christianisme, partagent des croyances fondamentales, un Credo commun, un dogme similaire et des sacrements identiques. Cependant, elles affichent également des caractéristiques uniques, influencées par leurs contextes culturels respectifs, ainsi que des divergences sur les plans disciplinaire, théologique et liturgique. Découvrez ces distinctions ici.

Qu’est-ce que l’église catholique ?

L'Église catholique, souvent désignée sous le nom d'Église catholique romaine, est l'une des plus grandes institutions religieuses de la planète. Elle regroupe une communauté de croyants qui partagent une foi en Jésus-Christ, reconnu comme le fils de Dieu et le sauveur de l'humanité. Fondée par Jésus lui-même, l'Église se transmet de génération en génération grâce à la succession apostolique, qui a été perpétuée sans interruption depuis l'époque des apôtres.

Les fondements de l'Église catholique reposent sur plusieurs éléments clés :

  • La Bible :La Sainte Bible, qui comprend l'Ancien et le Nouveau Testament, est considérée comme la Parole de Dieu révélée aux hommes. Elle constitue le socle de la foi catholique et oriente la vie des croyants.
  • La tradition :La tradition apostolique, qui a d'abord été transmise oralement avant d'être mise par écrit, complète la Bible. Elle inclut les enseignements des Pères de l'Église, les décisions des conciles et les écrits des papes.
  • Le magistère :Le magistère de l'Église, formé du Pape et des évêques en communion avec lui, détient l'autorité d'enseignement. Sa mission est d'interpréter la Bible et la tradition, tout en définissant la doctrine catholique.
  • Les sacrements :Les sacrements sont des signes tangibles institués par le Christ pour transmettre la grâce divine. Ils sont au nombre de sept : le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la pénitence, l'onction des malades, le sacrement de l'ordre et le mariage.

L'Église catholique est structurée en diocèses, chacun étant sous l'autorité d'un évêque. Le Pape, en tant qu'évêque de Rome et successeur de Saint Pierre, représente le chef visible de l'Église universelle. Les fidèles sont encouragés à vivre leur foi à travers la prière, la participation aux sacrements, la charité envers autrui et un engagement actif dans la vie de l'Église.

Les croyances essentielles des catholiques comprennent :

  • Trinité :Dieu existe en trois personnes distinctes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, ce quereprésente nos bijoux croix.
  • Incarnation :Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est devenu homme pour apporter le salut à l'humanité.
  • Salut par la grâce :Le salut est un don gratuit de Dieu, accessible par la foi en Jésus-Christ et par le biais des sacrements.
  • Vie éternelle :Après la mort, les âmes des justes connaissent la béatitude éternelle au ciel.

L'Église catholique joue un rôle significatif dans la société en défendant les valeurs humaines, en œuvrant pour la justice et la paix, et en offrant un soutien spirituel à ses fidèles. Elle est également impliquée dans de nombreuses initiatives caritatives et sociales à travers le monde.

Qu’est-ce que l’église orthodoxe ?

L’Église orthodoxe, parfois désignée comme l’Église des sept conciles, regroupe plusieurs Églises autocéphales d’Orient, telles que le Patriarcat œcuménique de Constantinople et l'Église orthodoxe russe. Ses dogmes ont été définis lors des sept premiers conciles œcuméniques. Le terme "orthodoxe" vient du grec, où "orthos" signifie "correct" et "doxa" désigne "croyance" ou "opinion". L'Église orthodoxe se considère comme la continuité ininterrompue de l’Église primitive fondée par les apôtres. Elle est reconnue comme la troisième plus grande confession chrétienne, après le catholicisme et le protestantisme.

Son influence s'étend principalement en Europe de l'Est, dans les Balkans, en Russie, au Moyen-Orient et dans certaines régions d'Afrique, tout en voyant une diaspora croissante à travers le monde. L'organisation de l'Église orthodoxe se distingue par sa structure collégiale et conciliaire, où les décisions importantes sont prises collectivement par les évêques, sans qu'il existe une autorité centrale unique comme le Pape dans l'Église catholique.

Avènement de la séparation entre les églises catholique et orthodoxe

Les Églises chrétiennes orthodoxe et catholique se sont développées sur deux aires géographiques et culturelles distinctes. D'un côté, l'Empire romain d'Orient, de culture grecque et présidé par Constantinople, et de l'autre, l'Empire romain d'Occident, de culture latine et dirigé par Rome. À leurs débuts, elles formaient une seule et même Église. Cependant, elles se séparent après le schisme de 1054 et le sac de Constantinople en 1204.

Prémices d’une église chrétienne unique

Après la mort de Jésus-Christ, les apôtres se chargent de propager ses enseignements, donnant naissance à de nouvelles communautés chrétiennes qui s'organisent autour des grands centres urbains de l'Empire romain. Au IVe siècle, lorsque Constantin choisit le christianisme comme religion d'État pour unifier son vaste Empire, le besoin d'établir les fondements de l'Église naissante et de maintenir l'unité de foi des chrétiens devient crucial. À l'initiative des empereurs, sept conciles œcuméniques sont convoqués, marquant des périodes d'intense élaboration doctrinale. Les dogmes fondamentaux du christianisme, tels qu'ils figurent dans le Credo, sont notamment définis lors des quatre premiers conciles.

À la fin du IVe siècle, l'Empire romain se divise en deux parties : l'Orient, centrée sur Constantinople, et l'Occident, centrée sur Rome. Cependant, cette division n'affecte pas encore l'organisation ecclésiastique. L'Église chrétienne demeure unie mais est répartie entre cinq pôles régionaux, connus sous le nom de « Pentarchie » : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. Bien que Rome soit reconnue pour sa primauté d'honneur et son autorité morale, en raison de son fondement par l'apôtre Pierre, son pouvoir juridique reste limité.

Le clivage entre les églises d’Orient et d’Occident

Deux raisons principales expliquent la séparation, ou schisme, de l'Église chrétienne en deux branches. La première est d'ordre théologique. Bien que les deux Églises partagent une croyance fondamentale en la Trinité et en la divinité de Jésus, telle qu'elle est formulée dans le Credo de Nicée-Constantinople, l'Église de Constantinople rejette l'idée que le Saint-Esprit procède « du Père et du Fils » (Filioque). En 589, un concile de l'Église occidentale ajoute le mot latin filioque (« du Fils ») au Credo, une modification acceptée par l'Église latine, mais rejetée par l'Église orientale. Au IXe siècle, le patriarche Photius soutient que « l'Esprit procède du Père seul ».

La seconde raison réside dans la volonté de l'Église de Rome d'affirmer l'infaillibilité pontificale et de s'imposer comme l'autorité unique sur l'ensemble du monde chrétien, y compris sur les évêques et patriarches. Cette dynamique s'inscrit dans le contexte de la réforme grégorienne, débutant au XIe siècle, qui vise à libérer la papauté des influences temporelles de l'Empire germanique. En 1053, le pape Léon IX envoie le cardinal Humbert auprès du patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire, pour le convaincre de se soumettre à l'autorité papale. Le patriarche refuse, et Humbert dépose une sentence d'excommunication sur l'autel de Sainte-Sophie le 15 juillet 1054. En retour, le patriarche excommunie Humbert et ses compagnons.

Cependant, en réalité, le schisme n'a qu'un impact limité à ce moment-là. Ce n'est qu'avec la quatrième croisade de 1204 que le « divorce » est véritablement consommé. Alors que la croisade vise à reconquérir la Terre Sainte des mains musulmanes, les croisés, en alliance avec Venise, prennent Constantinople, profanant églises et brisant icônes. Le sac de Constantinople crée une rupture profonde entre les chrétiens d'Orient et d'Occident, malgré la condamnation de cet acte par le pape Innocent III. Pour beaucoup d'orthodoxes, cet événement est perçu comme une trahison.

Ainsi, le monde chrétien se divise entre l'Église occidentale, qui se désigne comme « catholique romaine » et se considère comme l'Église « universelle », et l'Église orientale « orthodoxe », qui se revendique comme gardienne de « l'enseignement juste ».

Des autorités distinctes

Alors que l'Église catholique est dirigée par le pape, qui est reconnu comme le successeur de Saint Pierre et le chef suprême de l'Église sur Terre, l'Église orthodoxe, se présentant comme apostolique, opère sur un modèle plus collégial. Elle est dirigée par plusieurs patriarches (considérés comme des archevêques) et évêques autonomes, sans qu'il existe une figure unique comparable au pape. Les décisions au sein de l'Église orthodoxe sont généralement prises par consensus ou lors de conciles.

Contrairement au dogme catholique, les prêtres orthodoxes, appelés « popes », ont la possibilité de se marier, mais uniquement avant leur ordination. En revanche, les évêques sont tenus de rester célibataires.

Des rites et liturgies différents

Le clivage entre les deux religions se trouvent aussi dans les rites et les liturgies.

Calendrier julien et grégorien

L’Église orthodoxe adopte le calendrier julien, établi par Jules César en 45 av. J.-C., qui repose sur les cycles solaires. En revanche, l’Église catholique utilise le calendrier grégorien, mis en place par le pape Grégoire XIII au XVIe siècle pour remédier au décalage accumulé par le calendrier julien. Ce dernier surestimant la durée de l'année solaire, il en résulte que Pâques n'est pas célébrée simultanément dans les deux Églises.

Le rite byzantin

Les orthodoxes pratiquent principalement le rite byzantin, qui repose en grande partie sur la liturgie de saint Jean Chrysostome, plus concise, mais aussi sur celle de saint Basile de Césarée, considérée comme plus ancienne et utilisée lors de certaines célébrations comme Noël et les dimanches du Carême. Cette liturgie byzantine s'est développée à partir des pratiques cultuelles de l'Église primitive à Jérusalem, tout en intégrant des traditions grecques et orientales, notamment syriaques et palestiniennes.

À la différence de la liturgie romaine, qui est plus sobre et intellectuelle, la tradition byzantine est perçue comme plus complexe et mystique. Elle se caractérise par un usage intensif des icônes, que les fidèles vénèrent comme symboles, et les messes se déroulent généralement dans la langue vernaculaire, accompagnées de chants a cappella et de poésie chantée, car les instruments de musique y sont proscrits. Il est également courant de brûler de l'encens dans l'église.

Pendant le service, il existe une séparation symbolique plus marquée entre le clergé, qui est le seul à pouvoir toucher l’autel eucharistique, protégé par l’iconostase, et les laïcs qui restent debout. En effet, le pope se tourne souvent vers l'autel durant les moments clés de la messe, tournant ainsi le dos aux fidèles. Il s'oriente vers l'est, direction vers laquelle les chrétiens attendent le retour du Christ. À l'inverse, la liturgie latine met davantage l'accent sur la participation active des fidèles lors des rites. Enfin, lors de l'Eucharistie, les orthodoxes utilisent un pain fermenté, tandis que les catholiques préfèrent un pain azyme, sans levain.

Le baptême

Le rite du baptême présente également des différences notables. Les catholiques effectuent le baptême par effusion, c'est-à-dire en versant de l'eau sur le front du baptisé. En revanche, les orthodoxes pratiquent le baptême par immersion totale du corps, respectant ainsi la tradition originelle.

Croix et signe de croix

La distinction entre la croix catholique et la croix orthodoxe réside principalement dans leur design et leur symbolique. La croix catholique, souvent de forme latine, se compose d'une longue branche verticale et d'une branche horizontale plus courte. Sa structure est symétrique et épurée. Dans les églises catholiques, il est courant de rencontrer des crucifix, qui illustrent la croix où Jésus a été crucifié, symbolisant ainsi le sacrifice du Christ pour le salut de l'humanité.

En revanche, la croix orthodoxe se caractérise par trois barres : une longue branche verticale avec deux barres horizontales en haut et une barre oblique en bas, représentant l'endroit où les pieds de Jésus se seraient reposés.

Parmi les autres distinctions entre orthodoxes et catholiques, on note également la manière de faire le signe de croix. Les orthodoxes utilisent le pouce, l'index et le majeur de la main droite pour tracer le signe dans cet ordre : front, poitrine, épaule droite, puis épaule gauche. À l'inverse, les catholiques effectuent le signe de croix de gauche à droite.

Les différences doctrinales sur la vierge Marie

Bien que les deux Églises honorent la Vierge Marie en tant que Theotokos, ou « Mère de Dieu », elles présentent deux divergences notables. La première concerne le dogme catholique de l’Immaculée Conception, proclamé en 1854, qui n'est pas accepté par l'Église orthodoxe. Pour les orthodoxes, Marie est devenue pure après sa naissance. Bien qu'elle ait vécu sans péché personnel, elle n'est pas considérée comme exempte du péché originel dès sa conception.

Le second point de désaccord porte sur l’élévation de la Vierge après sa mort. Dans la tradition catholique, l’Assomption de Marie, qui est un dogme proclamé en 1950, enseigne que Marie est montée au ciel à la demande de Dieu à la fin de sa vie terrestre. En revanche, les orthodoxes se réfèrent plutôt à la Dormition de la Vierge, affirmant que Marie s'est endormie dans la mort, un événement qui n'a pas été érigé en dogme.


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