Tout commence par elle. Dans l’Église catholique, la vierge Marie est l’une des figures les plus vénérées de tous les temps. Dans le Nouveau Testament, elle est aux origines de l’histoire du salut. En effet, c’est à elle que Dieu, après avoir été silencieux pendant près de 400 ans, envoie l’ange Gabriel. Le message est clair. Elle a été choisie par Dieu pour un projet qui changera totalement le cours de l’histoire. Cette histoire trouve sa source dans les Évangiles. Toutefois, au fil des décennies et des siècles, l’histoire de la vierge Marie a été enrichie, établissant ainsi une tradition de dévotion mariale qui subsiste jusqu’à ce jour. Dans cet article, nous revenons sur la vérité sur l’histoire de la vierge Marie. D’où vient-elle ? Comment participe-t-elle au déroulement de l’histoire de l’évangile ? Quelles sont les traditions et les doctrines tissées autour de sa personne ? Quel est l’impact de sa personne et de son histoire sur la pratique, la culture et la religion chrétienne ? Nous vous invitons dans un voyage de riches découvertes. C’est parti.
D’entrée, il faut noter que le nom « Marie » est issu du lexique romain. En vérité, le vrai nom, c’est plutôt « Myriam », puisqu’on est ici dans un contexte juif. Marie avait été élevée selon la tradition, les pratiques et les croyances juives de cette époque qui remontent au premier siècle de cette ère. Même si, à l’époque, la Palestine était assiégée par les Romains dans un contexte de tensions politico-religieuses, la vie quotidienne battait au rythme du judaïsme. Ceci étant, parlons de la famille et de l’enfance de la vierge marie.
Évidemment, dans les Évangiles que vous avez peut-être déjà lus, un silence est fait sur cet aspect de sa vie. Pourtant, les écrits apocryphes révèlent qu’elle est née d’un père nommé Joachim et d’une mère nommée Anne. Ce sont deux pieux israélites. Depuis son enfance, Joachim et Anne avaient consacré leur fille à Dieu.
C’est l’Évangile de Luc qui nous offre, en son chapitre premier, un aperçu clair de l’histoire de l’Annonciation. Cet évènement sera considéré comme le plus célèbre de sa vie. Elle se fait annoncer par l’Ange Gabriel qu’elle serait bientôt enceinte d’un fils dont le nom sera Jésus, œuvre qui serait accomplie par la puissance de l’Esprit saint. La jeune fille humble accepta la mission sans sourciller et dans une réponse empreinte de piété : « Je suis la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole ».
Mais comme l'indiquent les évangiles de Matthieu et de Luc, Marie était encore vierge lorsque Jésus fut conçu. Et cette doctrine est fondamentale au christianisme. Ce mystère de la virginité est considéré comme un miracle divin et confirme l’identité de Jésus comme étant le fils de Dieu. Aujourd’hui encore, les églises catholiques et orthodoxes croient à la perpétuelle virginité de Marie, tandis que les confessions protestantes considèrent qu’elle a eu plusieurs enfants de Joseph, après la naissance de Jésus.
Dans les quatre évangiles, la vie de Marie n’est jamais mentionnée en dehors de celle de Jésus. On ne la voit que dans des scènes où Jésus est présent. Marie reçoit, avec Joseph, la visite de mages et de bergers à Bethléem à la naissance de Jésus. On la voit encore avec Jésus lorsqu’il fallait que la famille s’enfuie en Égypte sur instruction de dieu afin d’échapper à Hérode qui cherché a tué le bébé jésus en qui il percevait déjà un futur.
On voit aussi Marie lors des noces de Cana, dans Jean 2 : 1-12. Dans cet épisode, elle apporte à Jésus la nouvelle du manque de vin, ce qui déclencha le premier miracle public de Jésus-Christ. Ici, Marie se positionne comme un intercesseur et l’instigateur de la foi des serviteurs en Jésus et en sa capacité de réaliser des miracles.
Marie est aussi perçue au moment de la crucifixion de Jésus d'où l'emblème connu sur les bijoux chrétiens comme ce collier croix. Nous sommes dans Jean 19 : 25- 27. Marie est présentée, consternée, debout près de Jean, près de la croix sur laquelle était cloué son fils. Là, on voit Jésus dire à Jean, son disciple « Voici ta mère » et à sa mère « Femme, voici ton fils ». D’aucuns entendent cette déclaration comme établissant Marie comme la mère spirituelle de tous les chrétiens.
Jusqu’à ce jour, le 15 août de chaque année, l’église catholique et orthodoxe célèbre l’Assomption, qui est considérée comme la commémoration de l’élévation de la Vierge Marie. En effet, la tradition chrétienne a établi que Marie a été enlevée au ciel à la fin de sa vie sur terre. L’Assomption est fortement ancrée dans la tradition de l'Église catholique et orthodoxe. Si les évangiles ne donnent aucun détail sur cet un tel évènement, on trouve dans les écrits apocryphes, de quoi combler cette absence d’informations sur la vie de Marie.
L’un de ces écrits, le Protévangile de Jacques, revient par exemple sur les détails relatifs à la naissance, à la jeunesse de Marie ainsi que le déroulement de ses fiançailles avec Joseph. Évidemment, on ne saurait attribuer à ces récits une certitude historique absolue, il faut cependant noter qu’ils ont exercé une influence considérable sur la tradition chrétienne. C’est en effet ces écrits qui ont inspiré les représentations artistiques que nous avons aujourd’hui de Marie, notamment ces images où on la voit tenir l’Enfant Jésus dans ses bras. Ces écrits ont également influencé la dévotion mariale.
C’est au Moyen Âge que la dévotion mariale a vraiment pris de l’ampleur. C’est en effet au cours de cette période que nous avons assisté à la conception d’hymnes, de prières et d’initiatives telles que les fêtes organisées en l’honneur de la vierge marie. On rappellera par exemple que c’est en l’honneur de la vierge Marie que les cathédrales gothiques ont été construites. Vous devriez peut-être faire un tour à la cathédrale Notre Dame de Paris pour vous en convaincre.
Toutefois, cette abondance de représentations artistiques et de dévotions mariales se verra diminuer au XVIe siècle. Cette tendance est attribuée à la grande réforme protestante lancée par des réformateurs comme Martin Luther qui ont dénoncé l’excès dans laquelle l’église est tombée dans le culte qu’elle voue à Marie. Le concile de trente (1545-1563) s’est intéressé à la question et a renforcé la tradition de dévotion mariale dans l’Église catholique.
Cette dévotion à Marie sera renforcée au cours des années par la multiplication des apparitions mariales. La vierge marie est dit avoir appartenu à des individus et à des groupes, ce qui a davantage encouragé la dévotion mariale moderne et fortifié la foi de plusieurs millions de chrétiens à travers le monde.
Par exemple, Bernadette Soubirous, alors âgée de 14 ans, aurait été témoin de 18 apparitions mariales à Lourdes entre le 11 février et le 16 juillet 1858 dans la grotte de Massabielle. Sur le site de Fatima également, 3 petits bergers ont été témoins de 6 apparitions mariales enregistrées à partir du 13 mai 1917. Ces différentes apparitions ont conduit au cimenté la foi de milliers de chrétiens à travers le monde et encouragé l’édification de sanctuaires et l’organisation de pèlerinages.
Déclarée en 1854 par le pape IX comme étant un dogme, l’Immaculée Conception est différente de la conception virginale. L’Immaculée Conception est cette doctrine selon laquelle Marie a été conçue sans péché originel, ce qui veut dire qu’elle est pure et saine. En d’autres termes, depuis sa naissance, elle avait déjà été préparée depuis sa naissance a été la mère de Jésus, le Sauveur.
Même si les églises protestantes continuent de s’y opposer, les Églises catholiques et orthodoxes soutiennent la doctrine de la perpétuelle virginité. Cette doctrine postule que Marie est éternellement vierge, que ce soit avant ou après la naissance de Jésus. Fondée sur les traditions de l’Église, cette croyance est l’un des éléments qui serviraient à justifier sa soumission et sa dévotion totales à Dieu.
C’est en 431 que naît cette doctrine. C’était lors du concile d’Éphèse. Marie est déclarée mère de Dieu, ce qui veut dire qu’elle a donné naissance à l’incarnation de Dieu. Cette déclaration de Marie en tant que Theodoros avait pour but d’affirmer la divinité de Jésus. Cette croyance occupe une place centrale dans la théologie mariale et attribue à Marie, une importance fondamentale dans le mystère de l’incarnation de la divinité céleste.
Alors que se cimentent la dévotion mariale dans l’église, la vierge Marie devient une riche source d’inspiration dans le domaine de l’art, notamment pour de grands noms de l’art comme Michel-Ange, Léonard de Vinci, etc. En effet, dans leurs peintures, leurs sculptures, et dans les vitraux, on voyait dans leurs œuvres une abondance de réalisations de représentations de la vierge avec l’Enfant Jésus, de l’Assomption, la Piéta, etc. Les artistes du Moyen Âge et ceux de la Renaissance puisent clairement leur inspiration dans la théologie mariale à travers des œuvres qui continuent de fasciner jusqu’à ce jour.
Dans le domaine de la musique également, l’influence des doctrines mariales ne se démontre plus. Qu’il s’agisse de compositions grégoriennes ou d’œuvres musicales modernes, la figure de Marie a été une grande source d’inspiration. Vous avez sans doute écouté l’Ave Maria de Schubert, ou encore le Magnificat de Bach. Ce sont là quelques exemples de la traduction de la dévotion mariale à travers la musique.
Qu’en est-il de la littérature et de la poésie ? La vierge Marie a aussi été célébrée dans ces domaines. L’histoire se rappellera pendant longtemps du merveilleux passage que Dante Alighieri a fait sur la vierge Marie. En outre, des auteurs continuent d’ailleurs jusqu’à ce jour de s’intéresser à l’humanité et à la divinité de Marie à travers leurs œuvres.
Très chéries dans le calendrier liturgique de l’Église catholique, l’église orthodoxe et même dans certaines églises anglicanes, les fêtes mariales offrent aux chrétiens qui épousent la doctrine mariale l’occasion de témoigner leur vénération envers la vierge Marie. Ces célébrations liturgiques dédiées à la vierge Marie, mère de Dieu, honorent des aspects spécifiques de sa vie, son rôle dans l’histoire du salut de l’humanité et ses vertus. Des informations supplémentaires sur les principales fêtes mariales.